Notre langue s'est conservée ORALEMENT, par l'usage naturel qu'en faisait le peuple.
Elle a été conservée VIVANTE, jusqu'à ce que l'Education Nationale Française (qui n'éduque plus rien depuis longtemps, d'ailleurs) atteigne les buts de son mandat : éradiquer tous ces patois, et en purger le seul idiome admissible, le Français, qui refuse de reconnaître d'où il vient et qui il a copié, mal, souvent, pour se mettre en contradiction avec la culture de nos régions.
Bien bichonné par l'Académie, bien perfectionné par les spécialistes, le Français en arrive à la situation dramatique actuelle, dans laquelle on commence à nous imposer une autre langue étrangère de communication internationale "plus technique et plus utile" puisqu'on ne s'intéresse plus à la poésie et à la culture qui deviennent inaccessibles.
Attention à nous, maintenant : depuis des dizaines d'années, notre langue n'appartient plus au peuple, lequel n'en pas grand chose à faire, puisqu'il a eu le temps d'apprendre une autre langue de communication plus large, "plus technique et plus utile" !
Le point de départ de ces deux mouvements me paraît présenter une certaine simultanéité. Autour de 1950, peut-être ?...
Mais elle est devenue une mine, un énorme chantier de fouilles archéo-linguistiques : pouvoir assister en "temps réel" à l'agonie d'une langue qui a couvert 10 siècles de l'histoire de tout notre Occident. Le monde entier se presse pour le spectacle, avec tout l'outillage dont on peut disposer maintenant, en cette période où la langue n'est presque plus vivante, ni tout à fait morte.
Tout le monde regrette, bien sûr, de n'avoir pas été là, avec les mêmes moyens, quand la même chose est arrivée au latin, quand il a été assez perfectionné pour devenir inaccessible au peuple et qu'il a fallu le remplacer , pour que les prêtres puissent parler au peuple, par une langue néo-latine plus simple qui a rapidement couvert tous le monde romain et chrétien.
Ainsi serait née note langue-mère, en passant par le "Latin d'Eglise" et le "Latin de Cuisine".
En même temps ... les grandes invasions des barbares qui n'en pouvaient plus de crever d'envie de se précipiter sur ce monde de paix et de prospérité.
Est-il vrai que l'histoire se répète ? ...
J'ajouterais volontiers "Ne fais pas aux autres ... "
C'est cette oralité qui a permis à 100 ans de générations successives de se transmettre, et de nous transmettre une langue toujours vivante, puisque encore utilisée en 1950, a aussi permis des évolutions régionales et locales très individualisées (on ne voyageait pas beaucoup), d'où tous les dialectes que nous retrouvons dans nos différents terroirs, maintenant regroupés en 8 ou 10 variantes régionales.
Le Félibrige, en marquant le Renouveau , a aussi lancé le mouvement vers l'écriture, ce qui a abouti à fixer et accentuer ces différences.
ORALEMENT, les locuteurs de différents dialectes ne se comprenaient-ils pas sans difficulté d'une région à l'autre .... ?
Vouloir passer par l'écriture crée un obstacle très difficile à franchir pour qui n'a pas fait d'études assez poussées en Occitan. Même l'écriture de son propre dialecte en bloque aussi l'expression (constatations personnelles).
Je citerai une amie, locutrice de naissance, excellente oralement, qui trébuche douloureusement dès qu'elle essaye d'écrire les poésies qui lui viennent , au point de bloquer toute son inspiration. C'est bien dommage. Oralement, elle a remporté plusieurs concours car elle des choses à dires.
Tout cela m'amène à regretter l'époque des Troubadours et des conteurs ...
Alors ? ... je n'arrête pas d'exposer des impressions personnelles. Fausses questions peut-être ? mais d'autres se les sont peut-être déjà posées ...La table ronde sur l'ORALITE, (Colloque AIEO-BORDEAUX, du 16-9-2005) a déclenché des séismes chez moi. J'ai fini par me persuader qu'il y a quelque chose à faire de ce côté-là pour redonner un peu de vie à cet Occitan que certains ont déjà qualifié de "langue morte" . (J'ai déjà entendu prononcer ce terme et je ne l'oublierai jamais).
D'où un projet, inutile peut-être,que j'expose en idées de base. D'autres ont eu déjà des idées semblables, j'en ai vu quelques exemples.
Pourrions-nous jouer ensemble ? ...
Car il paraît qu'il ne faut pas compter sur les autres, surtout en regardant trop vers le haut. Cette langue, que nous ancêtres ont fait suivre bien vivante, jusqu'à nous, ce sera à nous de souffler dessus, pour en ranimer la flamme.
Comment dit-on "la BELLE AU BOIS DORMANT", en Occitan ? ...
René Castel - (Renat de l'Estaca)
samedi 28 juin 2008
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